Depuis une trentaine d’années, les gouvernements de diverses démocraties occidentales ont apporté des changements considérables à leur façon d’aborder la prostitution. Aucun consensus ne se dégage toutefois quant à l’approche législative qui convient le mieux. Dans divers pays, les tentatives visant l’adoption d’une nouvelle approche législative (afin d’édicter ou d’abroger des pénalités criminelles) ont déclenché de farouches controverses. Même si les similitudes entre les approches ne sautent pas aux yeux d’emblée, elles visent toutes à protéger la santé et la sécurité des travailleurs et travailleuses du sexe ainsi qu’à prévenir leur exploitation par des proxénètes ou des clients.
En Australie, la plupart des formes de prostitution ont été décriminalisées dans le Territoire de la capitale australienne, mais certains contrôles demeurent, comme des exigences relatives à l’inscription et l’interdiction du commerce du sexe de rue. En outre, une approche de décriminalisation semblable est en voie d’être adoptée dans l’État de Victoria, où elle remplacera l’ancien régime de légalisation assorti de contrôles et de règlements stricts. Un régime entièrement décriminalisé est en place en Nouvelle‑Zélande depuis 2003. Les gouvernements locaux peuvent instaurer leurs propres règlements concernant certaines activités. Certains l’ont fait, la plupart dans le but de confiner le travail du sexe à des secteurs précis des villes.
En 2000, la loi néerlandaise interdisant la prostitution a été remplacée par un nouveau système de légalisation qui réglemente de façon très stricte le travail du sexe en établissement. Or, aux Pays‑Bas, une proportion de plus en plus grande du travail du sexe est pratiquée illégalement. Une situation semblable prévaut dans certains comtés de l’État du Nevada, aux États‑Unis, où la prostitution dans les bordels autorisés est légale, mais connaît une baisse par rapport aux niveaux de prostitution illégale.
En 1999, la Suède a mis en place un modèle néo‑abolitionniste, fondé sur le principe selon lequel le travail du sexe entraîne intrinsèquement de l’exploitation. Ce « modèle nordique », qui vise à criminaliser les proxénètes et les clients, a été mis en œuvre dans de nombreux pays au cours des dernières années, notamment au Canada.
En Angleterre, une approche législative abolitionniste criminalise la plupart des activités liées au travail du sexe de rue ainsi que l’exploitation de bordels et le proxénétisme, sans criminaliser spécifiquement l’acte de prostitution. Cette exception se démarque des administrations prohibitionnistes qui dominent aux États‑Unis, comme dans l’État de la Californie, où la prostitution est illégale.
Lisez le texte intégral de Étude de la Colline : Les lois sur la prostitution dans certains pays
Par Lara Coleman, Bibliothèque du Parlement
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