Bilan semestriel de l’économie canadienne : troisième et quatrième trimestres de 2021

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La présente Note de la Colline met en lumière les grandes tendances observées dans l’économie canadienne au cours des troisième et quatrième trimestres de 2021. Même si l’économie a pris du mieux pendant la seconde moitié de 2021, la reprise reste inégale dans certains secteurs (comme le secteur agricole) et certains groupes de la population (notamment les femmes et les Autochtones). En 2021, le taux de chômage était nettement plus élevé chez la population autochtone que chez la population non autochtone, quels que soient le sexe ou le groupe d’âge. Il était aussi plus élevé chez les femmes que chez les hommes, autochtones ou non.

Produit intérieur brut réel

La figure 1 montre une croissance annualisée du pTroduit intérieur brut (PIB) pendant les troisième et quatrième trimestres de 2021, de 5,5 % et 6,7 %, respectivement. Au début de 2022, la Banque du Canada a affirmé que le variant omicron du virus de la COVID-19 et les problèmes d’approvisionnement qu’il a engendrés devraient peser temporairement sur des secteurs de services comme les voyages et la restauration en salle, mais que les programmes d’aide fédéraux et provinciaux devraient atténuer leurs effets.

Figure 1 – Variation en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) réel annualisé, Canada, du premier trimestre de 2017 au quatrième trimestre de 2021 (en pourcentage)

La figure 1 montre la variation trimestrielle en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) réel annualisé, du premier trimestre de 2017 au quatrième trimestre de 2021. Le PIB a connu une croissance du premier trimestre de 2017 au quatrième trimestre de 2019, a fléchi pendant les deux premiers trimestres de 2020, puis s’est rétabli pendant le troisième trimestre de 2020. La croissance la plus forte (41,1 %) a eu lieu au troisième trimestre de 2020, et la plus faible (-37,4 %), au deuxième trimestre de 2020. Durant les troisième et quatrième trimestres de 2021, le PIB réel a augmenté de 5,5 % et de 6,7 %, respectivement.

Note : Le PIB réel aux prix du marché (en contributions à la variation en pourcentage, annualisées) a été calculé par Statistique Canada.
Source : Figure préparée par la Bibliothèque du Parlement à partir de données corrigées en fonction de l’inflation et des variations saisonnières tirées de Statistique Canada, « Tableau 36-10-0104-01 : Produit intérieur brut, en termes de dépenses, Canada, trimestriel (x 1 000 000) », base de données, consultée le 23 mars 2022.

Composantes du produit intérieur brut réel

Comme le montre la figure 2, la consommation des ménages, les exportations et les dépenses publiques, dont la contribution à la variation du PIB réel a été de 10,2, de 2,1 et de 0,4 points de pourcentage, respectivement, sont les trois principaux facteurs à l’origine de la croissance du PIB réel au troisième trimestre de 2021. Au quatrième trimestre de 2021, la hausse des investissements en stocks, des exportations et des investissements des entreprises s’est traduite par des contributions à la variation du PIB réel de 4,2, de 4,1 et de 1,6 points de pourcentage, respectivement.

Figure 2 – Contributions annualisées à la variation en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) réel, par composante, Canada, du premier au quatrième trimestre de 2021 (en points de pourcentage)

La figure 2 montre les contributions annualisées à la variation en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) réel, par composante, pendant les quatre trimestres de 2021. La consommation des ménages, les exportations et les dépenses publiques sont les trois principaux facteurs à l’origine de la croissance du PIB réel au troisième trimestre de 2021. Leurs contributions à la variation du PIB réel ont été de 10,2, de 2,1 et de 0,4 points de pourcentage, respectivement. Au quatrième trimestre de 2021, la hausse des investissements en stocks, des exportations et des investissements des entreprises s’est traduite par des contributions à la variation du PIB réel de 4,2, de 4,1 et de 1,6 points de pourcentage, respectivement.

Note : La consommation des ménages comprend la consommation des institutions sans but lucratif, et les investissements des entreprises comprennent les investissements de ces institutions.
Source : Figure préparée par la Bibliothèque du Parlement à partir de données corrigées en fonction de l’inflation et des variations saisonnières tirées de Statistique Canada, « Tableau 36-10-0104-01 : Produit intérieur brut, en termes de dépenses, Canada, trimestriel (x 1 000 000) », base de données, consultée le 23 mars 2022.

Inflation

La figure 3 montre l’évolution trimestrielle de l’inflation mesurée par l’Indice des prix à la consommation (IPC). Entre le premier trimestre de 2017 et le premier trimestre de 2020, l’inflation mesurée par l’IPC s’est maintenue à l’intérieur de la cible de maîtrise de l’inflation de la Banque du Canada (de 1 % à 3 %). Pendant les trois derniers trimestres de 2020, elle a chuté sous le seuil de 1 %, puis a remonté à 1,5 % au premier trimestre de 2021. Enfin, elle s’est maintenue au-dessus du plafond de 3 % depuis le deuxième trimestre de 2021. La Banque du Canada s’attend à ce que l’inflation recule dans la seconde moitié de 2022 et au début de 2023, et à ce que les pressions à la hausse engendrées par les pénuries d’approvisionnement diminuent au cours de 2022.

Figure 3 – Taux de variation en glissement annuel de l’inflation mesurée par l’Indice des prix à la consommation (IPC) par rapport à la cible de maîtrise de l’inflation de la Banque du Canada, du premier trimestre de 2017 au quatrième trimestre de 2021 (en pourcentage)La figure 3 montre l’évolution trimestrielle de l’inflation mesurée par l’Indice des prix à la consommation (IPC), du premier trimestre de 2017 au quatrième trimestre de 2021. En 2021, le taux d’inflation mesuré par l’IPC est passé de 4,1 % au troisième trimestre à 4,7 % au quatrième trimestre. La hausse la plus élevée du taux d’inflation a été celle de 4,7 % au quatrième trimestre de 2021. La hausse la plus faible a été celle de 0 % enregistrée au deuxième trimestre de 2020.

Note : La zone grisée représente la cible de maîtrise de l’inflation de la Banque du Canada (de 1 % à 3 %).
Source : Figure préparée par la Bibliothèque du Parlement à partir de données tirées de Banque du Canada, « Inflation : Définitions, graphiques et données », base de données, consultée le 23 mars 2022.

Emplois

On peut voir dans la figure 4 que le taux d’emploi total a augmenté de 3,1 % de juin à décembre 2021. Les trois secteurs dans lesquels la hausse du taux d’emploi a été la plus forte sont ceux de l’information, de la culture et des loisirs (10,8 %); des services d’hébergement et de restauration (6,0 %); et des administrations publiques (4,9 %).

En chiffres absolus, les trois secteurs dans lesquels la hausse du taux d’emploi a été la plus forte sont ceux du commerce de gros et de détail (133 800 emplois créés); de l’information, de la culture et des loisirs (76 600 emplois créés); et des services d’hébergement et de restauration (57 000 emplois créés). Les trois seuls secteurs qui ont enregistré une baisse du taux d’emploi au cours de la même période sont ceux de l’agriculture (‑7,0 %, ou 17 800 emplois perdus); des autres services (-2,6 %, ou 19 500 emplois perdus); et de la foresterie, des pêches, des mines, de l’extraction, du pétrole et du gaz (-2,1 %, ou 6 900 emplois perdus).

Figure 4 – Variation du taux d’emploi, par secteur, Canada, de juin à décembre 2021 (en pourcentage)

La figure 4 montre la variation en pourcentage de l’emploi, par secteur, de juin à décembre 2021. Pendant cette période, l’emploi général a augmenté de 3,1 %. Les cinq secteurs qui ont connu la hausse la plus forte de l’emploi sont ceux de l’information, de la culture et des loisirs (10,8 %); des services d’hébergement et de restauration (6,0 %); des administrations publiques (4,9 %); du transport et de l’entreposage (4,8 %); et enfin du commerce de gros et de détail (4,8 %). Les deux secteurs qui ont connu la hausse la plus faible sont ceux des services publics (0,1 %) et des services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien (0,9 %). Les trois seuls secteurs qui ont enregistré une baisse de l’emploi pendant la période visée sont ceux de l’agriculture (-7,0 %); des autres services (-2,6 %); et de la foresterie, des pêches, des mines de l’extraction du pétrole et du gaz (-2,1 %).

Note : Le secteur « autres services » comprend les sous-secteurs suivants : réparation et entretien; services personnels et services de blanchissage; organismes religieux, fondations, groupes de citoyens et organisations professionnelles et similaires; et ménages privés.
Source : Figure préparée par la Bibliothèque du Parlement à partir de données désaisonnalisées tirées de Statistique Canada, « Tableau 14-10-0355-01 : Emploi selon l’industrie, données mensuelles désaisonnalisées et non désaisonnalisées, et tendance-cycle, 5 derniers mois (x 1 000) », base de données, consultée le 23 mars 2022.

Taux de chômage annuels selon le groupe d’âge, le sexe et l’identité autochtone

La figure 5 montre que le taux de chômage chez les Canadiens et les Canadiennes de 15 ans et plus était de 7,5 % en 2021, ce qui représente une diminution de 2,1 points de pourcentage par rapport à 2020. En 2021, le taux de chômage était de 13,6 % chez les femmes, comparativement à 6,2 % chez les hommes.

En 2021, le taux de chômage était plus élevé chez la population autochtone (en particulier les femmes autochtones) que chez la population non autochtone. Par exemple, il était plus élevé chez les femmes autochtones de 15 à 24 ans (18,7 %) que chez les hommes et les femmes non autochtones du même groupe d’âge (6,3 % et 14,4 %, respectivement). Aussi, dans le groupe des 25 à 54 ans, le taux de chômage établi à 15,4 % chez les femmes autochtones se comparait à celui établi à 5,9 % chez les hommes non autochtones et à celui établi à 12,3 % chez les femmes non autochtones.

En 2021, le taux de chômage chez les hommes était inférieur à celui chez les femmes pour tous les groupes d’âge, parmi la population autochtone et la population non autochtone. Il était cependant plus élevé chez les hommes autochtones que chez les hommes non autochtones. Dans le groupe des 15 ans et plus, le taux de chômage chez les hommes autochtones était de 9,8 %, comparativement à un taux de 6,1 % chez les hommes non autochtones.

Figure 5 – Taux de chômage annuels totaux et selon le groupe d’âge, le sexe et l’identité autochtone, Canada, 2021 (en pourcentage)La figure 5 montre les taux de chômage annuels au Canada selon le groupe d’âge, le sexe et l’identité autochtone en 2021. Les trois groupes d’âge représentés sont le groupe des personnes de 15 ans et plus, le groupe des 15 à 24 ans et le groupe des 25 à 54 ans. Pour tous les groupes d’âge et tous les sexes, le taux de chômage était plus élevé chez la population autochtone que chez la population non autochtone. On constate aussi que, parmi les populations autochtone et non autochtone, le taux de chômage était plus élevé chez les femmes que chez les hommes. En 2021, dans le groupe des personnes de 15 ans et plus, le taux de chômage chez la population autochtone était de 11,6 % pour les deux sexes, de 9,8 % pour les hommes et de 17,1 % pour les femmes. Dans le cas de la population autochtone de 15 à 24 ans, ce taux était de 12,7 % pour les deux sexes, de 10,5 % pour les hommes et de 18,7 % pour les femmes. En ce qui concerne la population autochtone de 25 à 54 ans, le taux était de 10,4 % pour les deux sexes, de 9,1 % pour les hommes et de 15,4 % pour les femmes. En 2021, le taux de chômage chez la population non autochtone de 15 ans et plus était de 7,4 % pour les deux sexes, de 6,1 % pour les hommes et de 13,4 % pour les femmes. Dans le cas de la population non autochtone de 15 à 24 ans, ce taux était de 7,6 % pour les deux sexes, de 6,3 % pour les hommes et de 14,4 % pour les femmes. En ce qui concerne la population non autochtone de 25 à 54 ans, le taux était de 7,1 % pour les deux sexes, de 5,9 % pour les hommes et de 12,3 % pour les femmes.

Note : Statistique Canada ne publie pas de données trimestrielles sur les taux de chômage selon l’identité autochtone.
Source : Figure préparée par la Bibliothèque du Parlement à partir de données tirées de Statistique Canada, « Tableau 14-10-0364-01 : Caractéristiques de la population active selon la province, la région et le groupe autochtone », base de données, consultée le 23 mars 2021.

Taux de change

La figure 6 montre que la valeur de l’euro et de la livre sterling britannique par rapport au dollar canadien a diminué de 1,7 % et de 0,6 %, respectivement, de juin à décembre 2021. Durant la même période, la valeur du renminbi chinois, du dollar américain et du yen japonais par rapport au dollar canadien a augmenté de 5,6 %, de 4,7 % et de 1,3%, respectivement.

Figure 6 – Variation des taux de change de certaines monnaies, de juin à décembre 2021 (en pourcentage)

La figure 6 montre la variation en pourcentage des taux de change de certaines monnaies par rapport au dollar canadien de juin à décembre 2021. Les monnaies dont la valeur a diminué par rapport au dollar canadien sont l’euro (-1,7 %) et la livre sterling britannique (-0,6 %); celles dont la valeur a augmenté par rapport au dollar canadien sont le yen japonais (1,3 %), le dollar américain (4,7 %) et le renminbi chinois (5,6 %).

Note : Le taux de change représente le montant en dollars canadiens requis pour acheter une unité de monnaie étrangère. Par exemple, une hausse de 5 % du taux de change américain équivaut à une augmentation de 5 % de la valeur du dollar américain par rapport au dollar canadien.
Source : Figure préparée par la Bibliothèque du Parlement à partir de données tirées de Statistique Canada, « Tableau 33-10-0163-01 : Taux de change moyens mensuels en dollars canadiens, Banque du Canada », base de données, consultée le 23 mars 2022.

Par Andrew Barton et Michaël Lambert-Racine, Bibliothèque du Parlement



Catégories :Économie et finances

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