Bilan semestriel de l’économie canadienne : les premier et deuxième trimestres de 2021

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Cette Note de la Colline présente les principales tendances de l’économie canadienne au cours des premier et deuxième trimestres de 2021. Le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada a augmenté au cours du premier trimestre de 2021 et a ensuite reculé légèrement au cours du deuxième trimestre de 2021. Bien que l’économie se remette de l’impact de la pandémie de COVID-19, la reprise reste inégale entre les secteurs et les groupes de population. De plus, l’émergence au Canada de la variante Delta plus contagieuse a créé une autre source d’incertitude pour la reprise économique à partir du deuxième trimestre de 2021.

Variation du produit intérieur brut réel

La figure 1 montre que le PIB réel a augmenté de 1,4 % au premier trimestre de 2021 et a reculé de 0,3 % au deuxième trimestre de 2021 (variation non annualisée). La Banque du Canada a indiqué que la croissance économique au premier semestre de l’année a été plus faible que prévue. Cependant, la Banque a signalé que la croissance devrait s’accélérer au troisième trimestre de 2021 avec la réouverture de l’économie.

Figure 1 – Variation en pourcentage, non annualisée, du produit intérieur brut (PIB) réel, Canada, du troisième trimestre de 2016 au deuxième trimestre de 2021 (%)

La figure 1 montre la variation non annualisée du produit intérieur brut réel par trimestre, du troisième trimestre de 2016 au deuxième trimestre de 2021. Au cours de la période, la plus forte croissance trimestrielle est survenue au cours du troisième trimestre de 2020, s’établissant à 9,1 %, tandis que la plus forte baisse du taux de croissance trimestriel est survenue au cours du deuxième trimestre de 2020, s’établissant à -11,3 %. Le produit intérieur brut réel a diminué de 0,3 % au deuxième trimestre de 2021.

Note : Le produit intérieur brut (PIB) réel aux prix courants (mesuré en contributions à la variation en pourcentage, non annualisée) a été calculé par Statistique Canada et est fondé sur des données trimestrielles moyennes.
Source : Figure produite par la Bibliothèque du Parlement à partir de données rajustées en fonction de l’inflation et de variations saisonnières tirées de Statistique Canada, tableau 36-10-0104-01, « Produit intérieur brut, en termes de dépenses, Canada, trimestriel (dollars x 1 000 000) », base de données, consultée le 19 octobre 2021.

Composantes du produit intérieur brut réel

Les principaux facteurs ayant mené à l’augmentation du PIB réel au cours du premier trimestre de 2021 sont les hausses de l’investissement des entreprises, des dépenses publiques et de la consommation des ménages, comme le montre la figure 2. Ces facteurs ont ajouté respectivement 0,8, 0,5 et 0,3 point de pourcentage à la variation en pourcentage du PIB réel. Au cours du deuxième trimestre de 2021, les baisses des exportations et de l’investissement des entreprises ont fait diminuer respectivement de 1,2 et de 0,1 point de pourcentage la variation en pourcentage du PIB réel.

Figure 2 – Contributions non annualisées à la variation en pourcentage du produit intérieur brut réel, par composante, Canada, du troisième trimestre de 2020 au deuxième trimestre de 2021
(points de pourcentage)

La figure 2 montre les contributions non annualisées en points de pourcentage à la variation du produit intérieur brut segmenté par composantes du produit intérieur brut pour les deux derniers trimestres de 2020 et les deux premiers trimestres de 2021. La contribution de la consommation des ménages était de 7,3 points de pourcentage au troisième trimestre de 2020, de 0,2 point de pourcentage au quatrième trimestre de 2020, de 0,3 point de pourcentage au premier trimestre de 2021 et de 0 point de pourcentage au deuxième trimestre de 2021. La contribution des dépenses publiques était de 1,5 points de pourcentage au troisième trimestre de 2020, de 0,4 point de pourcentage au quatrième trimestre de 2020, de 0,5 point de pourcentage au premier trimestre de 2021 et de 0,2 point de pourcentage au deuxième trimestre de 2021. La contribution des investissements des entreprises était de 2,7 points de pourcentage au troisième trimestre de 2020, de 0,5 point de pourcentage au quatrième trimestre de 2020, de 0,8 point de pourcentage au premier trimestre de 2021 et de -0,1 point de pourcentage au deuxième trimestre de 2021. La contribution des investissements en stocks était de –0,4 point de pourcentage au troisième trimestre de 2020, de 1,7 points de pourcentage au quatrième trimestre de 2020, de -0,2 point de pourcentage au premier trimestre de 2021 et de 0,7 point de pourcentage au deuxième trimestre de 2021. La contribution des exportations était de 4 points de pourcentage au troisième trimestre de 2020, de 0,3 point de pourcentage au quatrième trimestre de 2020, de 0,2 point de pourcentage au premier trimestre de 2021 et de -1,2 points de pourcentage au deuxième trimestre de 2021. La contribution des importations était de -6,1 points de pourcentage au troisième trimestre de 2020, de -0,9 point de pourcentage au quatrième trimestre de 2020, de -0,3 point de pourcentage au premier trimestre de 2021 et de 0 point de pourcentage au deuxième trimestre de 2021.

Note : La consommation des ménages comprend la consommation des institutions sans but lucratif, et les investissements des entreprises englobent les investissements de ces institutions.
Source : Figure produite par la Bibliothèque du Parlement à partir de données rajustées en fonction de l’inflation et de variations saisonnières tirées de Statistique Canada, tableau 36-10-0104-01, « Produit intérieur brut, en termes de dépenses, Canada, trimestriel (dollars x 1 000 000) », base de données, consultée le 12 octobre 2021.

Inflation

La figure 3 montre l’évolution de l’inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC) à partir de données trimestrielles moyennes. Entre le troisième trimestre de 2016 et le premier trimestre de 2020, le taux d’inflation de l’IPC a oscillé dans les limites de la fourchette cible du taux d’inflation établies par la Banque du Canada (entre 1 et 3 %).

Cependant, le taux d’inflation était inférieur à 1 % dans les trois derniers trimestres de 2020, est passé entre 1 et 3 % au cours du premier trimestre de 2021, et a dépassé les 3 % au cours du deuxième trimestre de 2021. Le gouverneur de la Banque du Canada a déclaré prévoir que l’inflation reste au-dessus du plafond de la fourchette cible tout au long de 2021 en raison d’effets temporaires. Cependant, la Banque s’attend à ce que ces effets se dissipent vers la fin de 2021, et l’inflation devrait redescendre doucement vers 2 % en 2022.

Figure 3 – Variation en glissement annuel du taux d’inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC) et fourchette cible du taux d’inflation de la Banque du Canada, du troisième trimestre de 2016 au deuxième trimestre de 2021 (%)

La figure 3 montre l’évolution de l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), exprimée en données trimestrielles moyennes, du troisième trimestre de 2016 au deuxième trimestre de 2021. Le taux d’inflation mesuré par l’IPC au deuxième trimestre de 2021 était de 3,4 %, comparativement à 1,5 % au premier trimestre de 2021. Entre le troisième trimestre de 2016 et le deuxième trimestre de 2021, le plus fort taux d’inflation est survenu au cours du deuxième trimestre de 2021, s’établissant à 3,4 %, tandis que le plus faible taux d’inflation est survenu au cours du deuxième trimestre de 2020, s’établissant à 0 %.

Note : Le taux d’inflation de l’indice des prix à la consommation est calculé à partir de données trimestrielles moyennes.
Source : Figure produite par la Bibliothèque du Parlement à partir de données tirées de Banque du Canada, « Inflation : Définitions, graphiques et données », base de données, consultée le 19 octobre 2021; et Banque du Canada, « Sommaire des variables clés relatives à la politique monétaire », base de données, consultée le 19 octobre 2021.

Emploi

Comme le montre la figure 4, l’emploi total a augmenté de 1,7 % au cours de la période allant de décembre 2020 à juin 2021. Les trois secteurs ayant connu les plus fortes hausses de l’emploi sont les services d’hébergement et de restauration (+5,0 %); l’information, la culture et les loisirs (+4,0 %); ainsi que les services professionnels, scientifiques et techniques (+3,9 %).

En termes absolus, les trois secteurs ayant connu les plus fortes hausses de l’emploi sont les soins de santé et l’assistance sociale (79 600 emplois créés); les services professionnels, scientifiques et techniques (62 500 emplois créés); et les services d’hébergement et de restauration (45 600 emplois créés). Les secteurs de l’agriculture et de la fabrication sont les seuls à avoir connu une baisse de l’emploi au cours de la période (respectivement -7,2 % ou 19 900 emplois perdus et -2,5 % ou 43 300 emplois perdus).

Figure 4 – Variation de l’emploi, selon le secteur, Canada, décembre 2020 à juin 2021 (%)

La figure 4 montre l’évolution de l’emploi dans toutes les industries, de décembre 2020 à juin 2021. Dans l’ensemble, l’emploi a connu une hausse de 1,7 % dans tous les secteurs au cours de la période. Les cinq secteurs ayant connu les augmentations les plus importantes sont les services d’hébergement et de restauration, à +5 %; l’information, la culture et les loisirs, à +4 %; les services professionnels, scientifiques et techniques, à +3,9 %; les soins de santé et l’assistance sociale, à +3,2 %; et les services éducatifs, à +2,8 %. Les secteurs de l’agriculture et de la fabrication sont les seuls à avoir connu une baisse de l’emploi au cours de la période, à -7,2 % et -2,5 %, respectivement.

Note : Les « Autres services » comprennent la réparation et l’entretien; les services personnels et services de blanchissage; les organismes religieux, fondations, groupes de citoyens et organisations professionnelles et similaires; et les services aux ménages privés.
Source : Figure produite par la Bibliothèque du Parlement à partir de données rajustées en fonction de variations saisonnières tirées de Statistique Canada, tableau 14-10-0355-01, « Emploi selon l’industrie, données mensuelles désaisonnalisées et non désaisonnalisées, et tendance-cycle, 5 derniers mois (x 1 000) », base de données, consultée le 12 octobre 2021.

Taux de chômage selon l’âge et le sexe

Pour le deuxième trimestre de 2021, le taux de chômage était de 8,0 % pour les 15 ans et plus, ce qui représente une diminution de 0,4 point de pourcentage par rapport au premier trimestre de 2021 (voir la figure 5).

Les 15 à 24 ans ont connu une baisse du taux de chômage de 1,7 point de pourcentage entre le premier et le deuxième trimestre de 2021. Cette évolution est liée à une baisse du chômage des femmes de 2,7 % entre le premier et le deuxième trimestre de 2021. Chez les 25 à 54 ans, le taux de chômage a diminué de 0,4 point de pourcentage, tandis qu’il a augmenté de 0,1 point de pourcentage chez les 55 ans et plus.

La diminution du taux de chômage a été plus forte pour les femmes, sauf pour celles âgées de 55 ans et plus. Au cours du deuxième trimestre de 2021, leur taux de chômage a atteint 8,4 %, comparativement à 7,5 % pour les hommes de ce groupe d’âge.

Figure 5 – Taux de chômage au Canada selon le groupe d’âge et le sexe, du premier au deuxième trimestre de 2021 (%)

La figure 5 montre les taux de chômage au Canada selon le groupe d’âge et le sexe, pour le premier trimestre et le deuxième trimestre de 2021. Pour le groupe des 15 à 24 ans, le taux d’emploi pour les deux sexes s’est établi à 16,9 % au premier trimestre et à 15,2 % au deuxième trimestre. Chez les femmes de 15 à 24 ans, le taux de chômage s’est établi à 17,3 % au premier trimestre de 2021 et à 14,6 % au deuxième trimestre de 2021. Chez les hommes de 15 à 24 ans, le taux de chômage s’est établi à 16,5 % au premier trimestre de 2020 et à 15,8 % au deuxième trimestre de 2021. Chez les 25 à 54 ans, le taux de chômage pour les deux sexes s’est établi à 6,9 % et à 6,5 % au premier et au deuxième trimestre de 2021, respectivement. Chez les femmes de 25 à 54 ans, le taux de chômage s’est établi à 6,9 % et à 6,3 % au premier et au deuxième trimestre de 2021, respectivement. Chez les hommes de 25 à 54 ans, le taux de chômage s’est établi à 6,9 % et à 6,7 % au premier et au deuxième trimestre de 2021, respectivement. Chez les 55 ans et plus, le taux de chômage pour les deux sexes était de 7,2 % au premier trimestre de 2021 et de 7,9 % au deuxième trimestre de 2021. Chez les femmes de 55 ans et plus, le taux de chômage était de 7,1 % au premier trimestre de 2021 et de 8,4 % au deuxième trimestre de 2021. Chez les hommes de 55 ans et plus, le taux de chômage était de 7,3 % au premier trimestre de 2021 et de 7,5 % au deuxième trimestre de 2021.

Source : Figure produite par la bibliothèque du Parlement à partir de données rajustées en fonction de variations saisonnières tirées de Statistique Canada, tableau 14-10-0287-01, « Caractéristiques de la population active, données mensuelles désaisonnalisées et la tendance-cycle, 5 derniers mois », base de données, consultée le 19 octobre 2021.

Taux de change

La figure 6 indique que, de décembre 2020 à juin 2021, la valeur du yen japonais, de l’euro, du dollar américain, du renminbi chinois et de la livre sterling britannique a diminué de 10 %, de 5,6 %, de 4,6 %, de 2,9 % et de 0,4 %, respectivement, par rapport à la valeur du dollar canadien.

Figure 6 – Variation des taux de change de certaines monnaies, de décembre 2020 à juin 2021 (%)

La figure 6 montre, pour la période de décembre 2020 à juin 2021, la variation de la valeur des devises étrangères suivantes par rapport au dollar canadien : une diminution de 10 % pour le yen japonais, une diminution de 5,6 % pour l’euro, une diminution de 4,6 % pour le dollar américain, une diminution de 2,9 % pour le renminbi chinois, et une diminution de 0,4 % pour la livre sterling britannique.

Note : Le taux de change représente le montant en dollars canadiens requis pour acheter une unité de monnaie étrangère. Une hausse de 5 % du taux de change américain équivaut à une augmentation de 5 % de la valeur du dollar américain par rapport à la valeur du dollar canadien.
Source : Figure produite par la Bibliothèque du Parlement à partir de données tirées de Statistique Canada, tableau 33-10-0163-01, « Taux de change moyens mensuels en dollars canadiens, Banque du Canada », base de données, consultée le 12 octobre 2021.

Auteurs : Andrew Barton et Michaël Lambert-Racine, Bibliothèque du Parlement



Catégories :Économie et finances

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