Bilan semestriel de l’économie canadienne : les troisième et quatrième trimestres de 2020

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Cette Note de la Colline présente les principales tendances de l’économie canadienne au cours des troisième et quatrième trimestres de 2020. Suivant le début de la pandémie de COVID-19, le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada a connu un rebond dans la deuxième partie de 2020. Cependant, au cours du quatrième trimestre de 2020, les mesures de confinement pour limiter la propagation de la COVID-19 ont modéré la croissance économique.

Croissance du produit intérieur brut réel

La figure 1 montre que la croissance non annualisée du PIB réel a augmenté de 8,9 % au troisième trimestre de 2020 et de 2,3 % au quatrième trimestre de 2020. La Banque du Canada a indiqué que les tendances de déclin et de rebond devraient être moins marquées dans le premier trimestre de 2021 que lors de l’éclosion initiale de la COVID-19 en 2020.

Figure 1 – Croissance non annualisée du produit intérieur brut réel, Canada, premier trimestre de 2016 au quatrième trimestre de 2020 (%)

La figure 1 montre la croissance non annualisée du produit intérieur brut réel par trimestre, du premier trimestre de 2016 au quatrième trimestre de 2020. Au cours de la période, la plus forte croissance trimestrielle est survenue au cours du troisième trimestre de 2020, s’établissant à 8,9 %, tandis que le plus faible taux de croissance trimestriel est survenu au cours du deuxième trimestre de 2020, s’établissant à -11,3 %. Le produit intérieur brut réel s’est élevé de 2,3 % au quatrième trimestre de 2020.

Remarque : Le produit intérieur brut (PIB) réel aux prix courants (mesuré en contributions à la variation en pourcentage, non annualisée) a été calculé par Statistique Canada et est fondé sur des données trimestrielles moyennes.
Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données rajustées en fonction de l’inflation et de variations saisonnières provenant de Statistique Canada, tableau 36-10-0104-01, « Produit intérieur brut, en termes de dépenses, Canada, trimestriel (dollars x 1 000 000) », consulté le 3 mars 2021.

Composantes du produit intérieur brut réel

Les principaux facteurs ayant mené à l’augmentation de la croissance du PIB réel au cours du troisième trimestre de 2020 sont les hausses de la consommation des ménages, des exportations et de l’investissement des entreprises, comme le montre la figure 2. Ces facteurs ont causé des gains de 7,3, 4,0 et 2,9 points de pourcentage de la croissance du PIB réel, respectivement. Au cours du quatrième trimestre de 2020, les hausses de l’investissement en stocks, de l’investissement des entreprises et des dépenses publiques ont causé des augmentations de 1,8, 0,5 et 0,4 points de pourcentage de la croissance du PIB réel, respectivement.

Figure 2 – Contributions non annualisées en points de pourcentage à la variation du produit intérieur brut réel par composante, Canada, premier trimestre de 2020 au quatrième trimestre de 2020 (%)

La figure 2 montre les contributions non annualisées en points de pourcentage à la variation du produit intérieur brut segmenté par composantes du produit intérieur brut pour les quatre trimestres de 2020. La contribution de la consommation des ménages était de -1,0 % au premier trimestre de 2020, de -8,3 % au deuxième trimestre de 2020, de 7,3 % au troisième trimestre de 2020 et de 0 % au quatrième trimestre de 2020. La contribution des dépenses publiques était de -0,1 % au premier trimestre de 2020, de -1,1 % au deuxième trimestre de 2020, de 1,3 % au troisième trimestre de 2020 et de 0,4 % au quatrième trimestre de 2020. La contribution des investissements des entreprises était de -0,2 % au premier trimestre de 2020, de -3,0 % au deuxième trimestre de 2020, de 2,9 % au troisième trimestre de 2020 et de 0,5 % au quatrième trimestre de 2020. La contribution des investissements en stocks était de –0,5 % au premier trimestre de 2020, de -1,4 % au deuxième trimestre de 2020, de -0,4 % au troisième trimestre de 2020 et de 1,8 % au quatrième trimestre de 2020. La contribution des exportations était de -0,8 % au premier trimestre de 2020, de -5,2 % au deuxième trimestre de 2020, de 4,0 % au troisième trimestre de 2020 et de 0,4 % au quatrième trimestre de 2020. La contribution des importations était de 0,7 % au premier trimestre de 2020, de 7,6 % au deuxième trimestre de 2020, de -6,1 % au troisième trimestre de 2020 et de -0,8 % au quatrième trimestre de 2020.

Remarque : La consommation des ménages comprend la consommation des institutions sans but lucratif, et les investissements des entreprises englobent les investissements de ces institutions.
Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données rajustées en fonction de l’inflation et de variations saisonnières provenant de Statistique Canada, tableau 36-10-0104-01, « Produit intérieur brut, en termes de dépenses, Canada, trimestriel (dollars x 1 000 000) », consulté le 3 mars 2021.

Inflation

La figure 3 montre l’évolution de l’inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC) à partir de données trimestrielles moyennes. Entre le premier trimestre de 2016 et le quatrième trimestre de 2020, le taux d’inflation de l’IPC a oscillé dans les limites de la fourchette cible du taux d’inflation établi par la Banque du Canada (entre 1 et 3 %).

Cependant, le taux d’inflation est demeuré sous la valeur plancher de la fourchette cible depuis le deuxième trimestre de 2020. Le taux d’inflation de l’IPC était de 0,8 % au quatrième trimestre de 2020, comparativement à 0,2 % au troisième trimestre de 2020. Le gouverneur de la Banque du Canada a déclaré que l’inflation devrait diminuer de nouveau et puis remonter peu à peu à la cible de 2 % en 2023.

Figure 3 – Variation en glissement annuel du taux d’inflation de l’indice des prix à la consommation et fourchette cible du taux d’inflation de la Banque du Canada, premier trimestre de 2016 au quatrième trimestre de 2020 (%)

La figure 3 montre l’évolution de l’inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC), exprimée en données trimestrielles moyennes, du premier trimestre de 2016 au quatrième trimestre de 2020. Le taux d’inflation de l’IPC au quatrième trimestre de 2020 était de 0,8 %, comparativement à 0,2 % au troisième trimestre de 2020. Entre le premier trimestre de 2016 et le quatrième trimestre de 2020, le plus fort taux d’inflation est survenu au cours du troisième trimestre de 2018, s’établissant à 2,7 %, tandis que le plus faible taux d’inflation est survenu au cours du deuxième trimestre de 2020, s’établissant à 0 %.

Remarque : Le taux d’inflation de l’indice des prix à la consommation est calculé à partir de données trimestrielles moyennes.
Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données obtenues de la Banque du Canada, « Inflation : Définitions, graphiques et données », et la Banque du Canada, « Sommaire des variables clés relatives à la politique monétaire »,  consulté le 3 mars 2021.

Emploi

L’emploi total a augmenté de 6,3 % au cours de la période allant de juin 2020 à décembre 2020. Les trois secteurs ayant connu les plus fortes hausses d’emploi sont les services d’enseignement (11,1 %); les services professionnels, scientifiques et techniques (10,7 %); ainsi que les services d’hébergement et de restauration (10,4 %).

En termes absolus, les trois secteurs ayant connu les plus fortes hausses sont le commerce de gros et de détail (193 800 emplois); les services professionnels, scientifiques et techniques (154 900 emplois); et les services d’enseignement (141 400 emplois). Les secteurs des services de soutien aux entreprises, aux bâtiments et autres, et de l’agriculture sont les seuls à avoir connu une baisse de l’emploi au cours de la période (-0,9 % ou 6 300 emplois et -0,04% ou 100 emplois, respectivement).

Figure 4 – Variation de l’emploi, selon le secteur, Canada, juin 2020 à décembre 2020 (%)

La figure 4 montre l’évolution de l’emploi dans toutes les industries, de juin 2020 à décembre 2020. Dans l’ensemble, l’emploi a connu une hausse de 6,3 % dans tous les secteurs au cours de la période. Les cinq secteurs ayant connu les augmentations les plus importantes sont les services d’enseignement, à 11,1 %; les services professionnels, scientifiques et techniques, à 10,7 %; les services d’hébergement et de restauration, à 10,4 %; la foresterie, de la pêche, des mines, des carrières, et du pétrole et gaz, à 8,6 %; et les autres services, à 8,4 %. Les secteurs des services de soutien aux entreprises, aux bâtiments et autres, et de l’agriculture sont les seuls à avoir connu une baisse de l’emploi au cours de la période, à -0,9 % et -0,04%, respectivement.

Remarque : Les autres services comprennent la réparation et l’entretien; les services personnels et services de blanchissage; les organismes religieux, fondations, groupes de citoyens et organisations professionnelles et similaires; et les services aux ménages privés.
Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données rajustées en fonction de l’inflation et de variations saisonnières provenant de Statistique Canada, tableau 14-10-0355-01, « Emploi selon l’industrie, données mensuelles désaisonnalisées et non désaisonnalisées, et tendance-cycle, 5 derniers mois (x 1 000) », consulté le 3 mars 2021.

Taux de chômage selon le sexe, l’âge et le statut autochtone

Le taux de chômage au sein de l’ensemble de la population canadienne était de 9,6 % en 2020. Ceci représente une augmentation de 3,8 points de pourcentage par rapport à 2019.

En 2020, le taux de chômage variait sensiblement selon le sexe, l’âge et le statut autochtone. Chez les jeunes Autochtones de 15 à 24 ans, par exemple, le taux de chômage était plus élevé, à 22,2 %, que chez les non-Autochtones du même groupe d’âge à 20,0 %. De plus, le taux de chômage chez les hommes autochtones âgés de 15 à 24 ans était de 24,3 % en 2020, comparativement à 20,0 % pour les femmes autochtones du même groupe d’âge.

Au sein de la population autochtone âgée de 25 à 54 ans, le taux de chômage était de 13,0 % chez les hommes et de 10,5 % chez les femmes en 2020, contre 7,7 % chez les hommes non autochtones et 7,8 % chez les femmes non autochtones du même groupe d’âge.

Figure 5 – Taux de chômage annuel au Canada, total et selon le groupe d’âge, le sexe et le statut autochtone, Canada, 2020 (%)

La figure 5 montre les taux de chômage annuels au Canada selon le groupe d’âge, le sexe et la population autochtone en 2020. Dans tous les groupes d’âge et autant chez les hommes que chez les femmes, le taux de chômage des Autochtones était plus élevé que celui de la population non autochtone. Au sein du groupe des 15 ans et plus, le taux de chômage à l’échelle du Canada était de 9,6 %. Le taux était de 14,2 % chez les Autochtones et de 9,4 % chez les non-Autochtones. Chez les 15 à 24 ans, le taux de chômage des jeunes Autochtones était de 22,2 %. Le taux de chômage des jeunes hommes autochtones était de 24,3 % et celui des jeunes femmes autochtones, de 20,0 %. Chez les 25 à 54 ans, le taux au sein de la population autochtone était de 11,7 %. Le taux de chômage chez les hommes autochtones était de 13,0 % et il était de 10,5 % chez les femmes autochtones.

Remarque : Statistique Canada ne publie pas de données trimestrielles sur le taux de chômage selon le statut autochtone.
Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données provenant de Statistique Canada, tableau 14-10-0364-01, « Caractéristiques de la population active selon la province, la région et le groupe autochtone », consulté le 3 mars 2021.

Taux de change

De juin 2020 à décembre 2020, la valeur du renminbi chinois, de l’euro et de la livre sterling britannique par rapport à la valeur du dollar canadien a augmenté de 2,4 %, 2,2 % et 1,4 %, respectivement. Quant au dollar américain et au yen japonais, leur valeur a diminué de 5,5 % et 2,0 % relativement à la valeur du dollar canadien au cours de la même période, respectivement.

Figure 6 – Variation des taux de change de certaines monnaies, juin 2020 à décembre 2020 (%)

La figure 6 montre, pour la période de juin 2020 à décembre 2020, la variation de la valeur des devises étrangères suivantes par rapport au dollar canadien : une augmentation de 2,4 % pour le renminbi chinois, une augmentation de 2,2 % pour l’euro, une augmentation de 1,4 % pour la livre sterling britannique, une diminution de 5,5 % pour le dollar américain; et une diminution de 2,0 % pour le yen japonais.

Remarque : Le taux de change représente le montant en dollars canadiens requis pour acheter une unité de monnaie étrangère. Par exemple, une hausse de 5 % du taux de change américain équivaut à une augmentation de 5 % de la valeur du dollar américain par rapport à la valeur du dollar canadien.
Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données de Statistique Canada, tableau 33-10-0163-01, « Taux de change moyens mensuels en dollars canadiens, Banque du Canada », consulté le 3 mars 2021.

Auteurs : Andrew Barton et Michaël Lambert-Racine, Bibliothèque du Parlement



Catégories :Économie et finances

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