Bilan semestriel de l’économie canadienne : les troisième et quatrième trimestres 2018

Temps de lecture : 6 minutes

(Available in English: Biannual Update on the Canadian Economy: Third and Fourth Quarters of 2018)

Cette Note de la Colline présente certains indicateurs de l’économie canadienne et met en lumière les grandes tendances observées au cours des troisième et quatrième trimestres de 2018. Durant cette période, le produit intérieur brut canadien (PIB) a continué de croître, mais à un taux moindre qu’au cours des deux premiers trimestres de l’année, et ce en grande partie à cause d’une réduction des investissements des entreprises. Le taux de chômage a fléchi, et le nombre d’emplois a augmenté à un rythme plus rapide qu’au cours de la première moitié de 2018.

Croissance du produit intérieur brut

La figure 1 montre que la croissance annualisée du PIB réel est tombée à 2,0 % au troisième trimestre et à 0,4 % au quatrième trimestre. Le quatrième trimestre marque le plus faible taux de croissance annualisé depuis le deuxième trimestre 2016. Selon Statistique Canada, le PIB réel a connu une croissance annuelle de 1,8 % en 2018, comparativement à 3,0 % en 2017.

(Il est à noter que dans toutes les figures, sauf la cinquième, les troisième et quatrième trimestres 2018 sont représentés en jaune, et les autres périodes, en bleu.)

Figure 1 – Croissance annualisée du produit intérieur brut réel d’un trimestre à l’autre, Canada, du premier trimestre 2014 au quatrième trimestre 2018 (en pourcentage)

La figure 1 montre la croissance annualisée du produit intérieur brut réel d’un trimestre à l’autre, du premier trimestre de 2014 au quatrième trimestre de 2018. Pendant la période, le plus fort taux de croissance trimestriel a été enregistré au troisième trimestre de 2016, où il a atteint 4,4 %, tandis que le plus faible taux de croissance trimestriel a été enregistré au premier trimestre de 2015, où il est descendu à 2,1 %. La croissance du produit intérieur brut réel a ralenti pour s’établir à 2,0 % au troisième trimestre de 2018 et à 0,4 % au quatrième trimestre de 2018.

Nota : Le produit intérieur brut réel (PIB) (contributions à la variation en pourcentage, annualisé) a été calculé par Statistique Canada et est fondé sur des données trimestrielles moyennes.
Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données rajustées en fonction de l’inflation et de variations saisonnières et obtenues de Statistique Canada, tableau 36-10-0104-01, Produit intérieur brut, en termes de dépenses, Canada, trimestriel (x 1 000 000), consulté le 3 avril 2019.

Composantes du produit intérieur brut réel

Comme le montre la figure 2, la baisse des investissements des entreprises est l’un des principaux facteurs ayant mené au ralentissement de la croissance du PIB réel au cours des deux derniers trimestres. Cette baisse a causé un déclin de 1,6 et 1,8 point de pourcentage au chapitre de la croissance du PIB durant les troisième et quatrième trimestres, respectivement. Au cours de cette période, la baisse de la valeur des importations a gonflé le PIB réel de 3,1 et 0,4 % points de pourcentage. Bien que la consommation des ménages ait ralenti, celle-ci a contribué à la hauteur de 0,8 et 0,4 point de pourcentage au PIB réel au cours de ces deux trimestres.

Figure 2 – Contributions à la variation en pourcentage du produit intérieur brut réel par composante, Canada, du premier trimestre 2018 au quatrième trimestre 2018 (en pourcentage)

Nota : La consommation des ménages comprend la consommation des institutions sans but lucratif, et les investissements fixes des entreprises englobent les investissements de ces institutions.
Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données rajustées en fonction de l’inflation et de variations saisonnières et obtenues de Statistique Canada, tableau 36-10-0104-01, Produit intérieur brut, en termes de dépenses, Canada, trimestriel (x 1 000 000), consulté le 3 avril 2019.

Inflation

La figure 3 montre l’évolution de l’inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC) à partir de données trimestrielles moyennes. Du premier trimestre 2014 au quatrième trimestre 2018, le taux d’inflation de l’IPC a oscillé dans les limites de la fourchette cible du taux d’inflation établie par la Banque du Canada (entre 1 et 3 %). Le taux d’inflation de l’IPC était de 2,0 % lors du quatrième trimestre, comparativement à 2,7 % au troisième trimestre de 2018.

Figure 3 – Variation en glissement annuel du taux d’inflation de l’indice des prix à la consommation et fourchette cible du taux d’inflation de la Banque du Canada, du premier trimestre 2014 au quatrième trimestre 2018 (en pourcentage)

La figure 3 montre l’évolution de l’inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC) à partir de données trimestrielles moyennes entre le troisième trimestre de 2014 jusqu’au quatrième trimestre de 2018. Le taux d’inflation de l’IPC au quatrième trimestre de 2018 était de 2,0 %, comparativement à 2,7 % au troisième trimestre de 2018. Pendant la période, le taux d’inflation a atteint son point le plus fort au troisième trimestre de 2018, soit 2,7 %, tandis qu’il a atteint son point le plus faible aux premier et aux deuxième trimestres de 2015, à 1,0 %.

Nota: Le taux d’inflation de l’indice des prix à la consommation est calculé à partir de données trimestrielles moyennes.
Source : Figure produite par les auteurs à partir de données obtenues de la Banque du Canada, Sommaire des variables clés relatives à la politique monétaire, consulté le 3 avril 2019.

Croissance de l’emploi

L’emploi a connu une croissance totale de 1,3 % et de 2,1 % au cours des troisième et quatrième trimestres. Au troisième trimestre, presque tous les nouveaux emplois étaient à temps partiel, tandis que 83 % des nouveaux emplois au quatrième trimestre étaient à temps plein. Au quatrième trimestre, environ 15,2 millions de personnes avaient un emploi à temps plein et 3,5 millions de personnes avaient un emploi à temps partiel.

Figure 4 – Croissance annualisée de l’emploi d’un trimestre à l’autre, emplois à temps plein et à temps partiel, Canada, du premier trimestre 2018 au quatrième trimestre 2018 (en pourcentage)

La figure 4 montre que, en 2018, la croissance annualisée d’un trimestre à l’autre de l’emploi en général était de 0,3 % au premier trimestre, de 1,0 % au deuxième trimestre, de 1,3 % au troisième trimestre et de 2,1 % au quatrième trimestre; que la croissance annualisée d’un trimestre à l’autre de l’emploi à temps plein était de 1,9 % au premier trimestre, de 1,1 % au deuxième trimestre, de 0,0 % au troisième trimestre et de 2,2 % au quatrième trimestre; et que la croissance annualisée d’un trimestre à l’autre de l’emploi à temps partiel était de -6,9 % au premier trimestre, de 0,6 % au deuxième trimestre, de 7,1 % au troisième trimestre et de 2,0 % au quatrième trimestre.

Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données rajustées en fonction de variations saisonnières et obtenues de Statistique Canada, tableau 14-10-0287-01, Caractéristiques de la population active, données mensuelles désaisonnalisées et la tendance-cycle, 5 derniers mois, consulté le 3 avril 2019.

Taux de chômage selon le sexe et l’âge

À la fin du quatrième trimestre 2018, le taux de chômage était de 5,6 %, ce qui représente une baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à la fin du quatrième trimestre 2017. Lorsque les données sont ventilées selon l’âge et le sexe, les taux pour le groupe des 25 à 54 ans et celui des 55 ans et plus étaient légèrement inférieurs au taux moyen pour l’ensemble de la population.

Cependant, le taux de chômage chez le groupe des 15 à 24 ans était nettement plus élevé, comparativement au reste de la population. De plus, le taux de chômage chez les hommes âgés de 15 à 24 ans était de 12,7 % au quatrième trimestre, par rapport à 9,1 % pour les femmes du même groupe d’âge.

Figure 5 – Taux de chômage au Canada selon le groupe d’âge et le sexe, Canada, troisième trimestre et quatrième trimestre 2018 (en pourcentage)

La figure 5 montre les taux de chômage au Canada selon l’âge et le sexe pour les troisième et quatrième trimestres de 2018. Pour le groupe des 15 à 24 ans, le taux de chômage pour les deux sexes était de 11,0 % au troisième trimestre de même qu’au quatrième trimestre. Chez les femmes de 15 à 24 ans, le taux de chômage était de 9,7 % et de 9,1 % au troisième trimestre et au quatrième trimestre respectivement. Chez les hommes de 15 à 24 ans, le taux de chômage était de 12,2 % et de 12,7 % au troisième trimestre et au quatrième trimestre respectivement. Pour le groupe des 25 à 54 ans, le taux de chômage pour les deux sexes était de 5,1 % au troisième trimestre et de 4,7 % au quatrième trimestre respectivement. Chez les femmes de 25 à 54 ans, le taux de chômage était de 5,0 % et de 4,7 % au troisième trimestre et au quatrième trimestre respectivement. Chez les hommes de 25 à 54 ans, le taux de chômage était de 5,1 % et de 4,8 % au troisième trimestre et au quatrième trimestre respectivement. Pour le groupe des 55 ans et plus, le taux de chômage chez les deux sexes était de 5,2 % au troisième trimestre et de 5,1 % au quatrième trimestre. Chez les femmes de 55 ans et plus, le taux de chômage était de 4,6 % et de 4,8 % au troisième trimestre et au quatrième trimestre respectivement. Chez les hommes de 55 ans et plus, le taux de chômage était de 5,6 % et de 5,4 % au troisième trimestre et au quatrième trimestre respectivement.

Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données rajustées en fonction de variations saisonnières et obtenues de Statistique Canada, tableau 14-10-0287-01, Caractéristiques de la population active, données mensuelles désaisonnalisées et la tendance-cycle, 5 derniers mois, consulté le 3 avril 2019.

Taux de change

De juin à décembre 2018, la valeur du renminbi de la Chine et de la livre sterling du Royaume-Uni par rapport au dollar canadien a baissé de 3,9 % et 2,4 %, respectivement. La valeur du dollar américain a augmenté de 2,3 % au cours de la même période. La valeur de l’euro et du yen japonais est demeurée relativement stable.

Figure 6 – Variation des taux de change de certaines monnaies, de juin à décembre 2018 (en pourcentage)

La figure 6 montre, pour la période allant de juillet à décembre 2018, la variation des taux de change suivants : une hausse de 2,3 % pour le dollar américain, une hausse de 0,3 % pour le yen japonais, une baisse de 0,3 % pour l’euro, une baisse de 2,4 % pour la livre sterling britannique et une baisse de 3,9 % pour le renminbi chinois.

Nota : Le taux de change représente le montant en dollars canadiens requis pour acheter une unité de monnaie étrangère. Par exemple, une hausse de 5 % du taux de change américain équivaut à une augmentation de 5 % de valeur du dollar américain par rapport au dollar canadien.
Source : Figure produite par les auteurs à l’aide de données obtenues de Statistique Canada, tableau 33-10-0163-01, Taux de change moyens mensuels en dollars canadiens, Banque du Canada, consulté le 3 avril 2019.

Perspectives économiques pour 2019 et 2020

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique, dans ses Perspectives économiques intermédiaires de mars 2019, que la croissance du PIB réel au Canada devrait refluer autour de 1,5 % en 2019 et se stabiliser à 2 % en 2020. On explique que la baisse des cours du pétrole et les réductions de production ont été préjudiciables à la production du secteur de l’énergie, et que la hausse des taux d’intérêt hypothécaires a alourdi la charge du service de la dette pesant sur les ménages. Selon les projections de l’OCDE, le taux de croissance de l’économie canadienne sera inférieur à celui du G20, qui devrait s’établir à 3,5 % en 2019 et 3,7 % en 2020.

Auteurs : Andrew Barton et Michaël Lambert-Racine, Bibliothèque du Parlement



Catégories :Économie et finances

Tags:, , , , ,

%d blogueurs aiment cette page :